< Retour

Le Sénéçon du Cap, une espèce envahissante sous surveillance

Le Séneçon du Cap est une plante exotique envahissante qui s’est largement installée dans certaines parcelles de la réserve. Elle se développe particulièrement dans les milieux ouverts perturbés et colonise rapidement les sols nus.

Le Sénéçon du Cap, une espèce envahissante à surveiller

Le Séneçon du Cap est une plante exotique envahissante qui s’est largement installée dans certaines parcelles de la réserve. Elle se développe particulièrement dans les milieux ouverts perturbés et colonise rapidement les sols nus.

Ses caractéristiques en font une concurrente redoutable pour les autres espèces :

  • une production massive de graines (jusqu’à 20 000 par plante et par an), légères et facilement transportées par le vent sur de longues distances ;
  • une croissance très rapide, soutenue par un système racinaire dense et superficiel lui permettant d’exploiter même les sols pauvres et secs ;
  • la libération de substances chimiques qui freinent la germination et le développement des plantes voisines ;
  • une grande résistance aux perturbations comme la sécheresse, le piétinement ou la fauche.

En formant des tapis denses et homogènes, le Séneçon du Cap tend à exclure les espèces locales, souvent plus fragiles. Sur certaines parcelles de la réserve, comme au Mousset, cela se traduit déjà par une diminution de la diversité végétale, entraînant ensuite une baisse de la diversité animale. En effet, certaines espèces spécialisées ne trouvent plus leurs plantes hôtes et leurs prédateurs disparaissent à leur tour.

Cette plante pose également un problème de toxicité : elle est dangereuse pour le bétail et, par extension, pour les consommateurs de produits animaux. En uniformisant les écosystèmes, elle réduit aussi la stabilité des sols et fragilise la résilience des habitats face aux perturbations, notamment climatiques.

C’est pour toutes ces raisons que les agents de la réserve et les exploitants procèdent régulièrement à l’arrachage du Séneçon du Cap. Cette méthode, exigeante mais ciblée, permet de limiter sa propagation sans nuire à la flore locale, contrairement aux herbicides (interdits en réserve naturelle). Réalisée avant la montée en graines (entre avril et juin, mais aussi en automne), elle constitue une action efficace à long terme.

Le Séneçon du Cap illustre les déséquilibres écologiques que peuvent provoquer les espèces exotiques envahissantes. Dans les pelouses sèches, milieux déjà fragiles, son expansion menace des décennies d’efforts de conservation. Les campagnes d’arrachage, bien que laborieuses, sont donc indispensables pour préserver la biodiversité, les services écosystémiques et le patrimoine naturel de ces espaces protégés.

Il est important de souligner que la lutte contre le Séneçon du Cap ne traduit pas un rejet systématique des espèces venues d’ailleurs. Chaque intervention est ciblée, justifiée et encadrée. L’objectif est de protéger les écosystèmes fragiles et la survie d’espèces locales parfois déjà en danger.


Galerie photos


Météo